Implosion supendue

crédit photo Laurent Goldring
Note d'intention

Ce projet se situe à la charnière entre deux trajectoires :
Celle de Laurent Goldring, avec qui je travaille depuis 1995, et la mienne.

C’est tout de suite, dès ma première formation trapèze, que je découvre le texte de Kleist  » Sur le théâtre de la marionnette ».  Ce texte me fait prendre conscience de l’importance  de » l’objet trapèze » comme résonance a mes mouvements et comme un dialogue entre le corps et le cadre. Le trapèze devient une métaphore du monde, et le corps bouge avec lui.

En 2001 je crée le spectacle « …Et son charmeur de serpent » au cabaret sauvage invitée par « Scène de Cirque ».

Je travaille ensuite toute la thématique de Hans Bellmer, surtout celle de « la petite anatomie de l’image » et retiens de son travail la figure de la poupée, une incarnation de la marionnette de Kleist. Je délaisse toute la thématique sm qui ne m’intéresse pas et me semble la partie la plus faible du travail de Bellmer. Part contre, ces références croisées me font mieux comprendre la violence qu’il y a chez Kleist.

En 2004 je crée le spectacle  » La cruauté se rêve »  à la cité universitaire dans le cadre de « scènes ouvertes sur l’insolite » festival organisé par le théâtre de la marionnette à Paris. Cette création se fait pendant des séances de poses pour les images de Laurent, qui entrent en synergie avec mes propres recherches.

Je rencontre Annie Lebrun qui en voit des images du spectacle  » la cruauté se rêve » et me renvoie une nouvelle fois à  Kleist  » Sur le théâtre de la marionnette » qu’elle considère comme une suite logique à Bellmer.

Entre  2006 (création de « trapezi, butterfly,chair » au festival « la route du cirque ») et 2009 (« Objet nature » à la biennale de la danse à la maison des arts de Créteil) je délaisse le trapèze pour le transformer en table ou en jardin suspendu(e). En 2012 il est devenu une chaise pour « Partition magnétique » à 2r2c et à Pantin à la BIAM à la Nef. Pour cette création en duo avec Damien Saugeon je retrouve, encore, le  » le théâtre de la marionnette »
Aujourd’hui je m’inspire à nouveau des textes de Kleist pour nourrir mes projets:  » Sur le théâtre de la marionnette » est resté pour moi une inspiration  permanente, et « Penthésilée » fait le lien avec la dimension tragique de la pratique du trapèze: sa sobriété et ses exigences imposent une rigueur dans l’approche et dans la composition avec laquelle je veux me confronter à nouveau.

La simplicité du trapèze s’articule merveilleusement  à l’univers de Kleist, devenu entre temps  une référence majeure dans le spectacle vivant, ce texte  qui pour moi sonne comme une une clé vers une autre compréhension du monde.

Cette thématique rejoint les recherches actuelles de Laurent sur les espaces autour du corps. La sculpture en trapèze dans laquelle nous construisons le spectacle actuel est au croisement de nos deux problématiques.

Pénélope Häusermann

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